Élevages avec gavage d’oies ou de canards

pour le foie gras

La France est le premier producteur, consommateur et exportateur au monde de foie gras.

Chaque année, la production de foie gras implique la naissance de plusieurs dizaines de millions de canards et de 700 000 oies en France.

Plus de 17 millions de canetons femelles sont broyés ou gazés à la naissance ; les autres subissent le procédé cruel de gavage pour produire près de 17 000 tonnes de foie gras.

50 à 70% des Français sont favorables à l’abolition du gavage des oies et des canards. Selon un panel KANTAR réalisé en 2014 et 2015, les achats de foie gras des ménages reculent de 4 % en volume sur 7 mois alors que la production française représente plus de 72% de la production mondiale.

Le cycle de production d’un animal (canard ou oie) destiné à la production de foie gras comporte deux phases successives : une période d’élevage puis une phase de gavage d’une durée de 10 à 14 jours pendant lesquels les animaux sont généralement encagés.

Le gavage consiste à administrer deux fois par jour, de force à l’aide d’un tuyau enfoncé jusqu’au jabot de l’animal, des aliments en très grande quantité, très énergétiques. Le fonctionnement du foie est perturbé et l’animal développe une maladie appelée stéatose hépatique. Les dimensions de son foie hypertrophié qui atteindra presque 10 fois son volume normal, rendent sa respiration difficile et ses déplacements pénibles. Jusqu’à 5% de ces oiseaux meurent de façon prématurée avant même d’être abattus, ce qui correspond à 10 à 20 fois plus de mortalité que dans les élevages de canards de chair non gavés.

Le gavage est reconnu pour procurer de grandes souffrances aux animaux qui le subissent. Il est interdit à ce titre dans de nombreux pays de l’UE et du monde.

Dans l’Union Européenne, le gavage est interdit en production biologique car incompatible avec le règlement européen qui exige des « normes élevées de bien-être animal » !

Notons que le gouvernement français choisit pourtant de soutenir financièrement la filière foie gras, et ce, y compris lors des épidémies de grippe aviaire.

En 2016, l’OABA a lancé une pétition contre la promotion du foie gras dans l’émission culinaire Top Chef. Suite au refus de M6 d’abandonner le foie gras, l’OABA appelle au boycott de cette émission.

 

Plus d’informations

Et en 2023 ?
Peste aviaire, plein air, vaccinations…, qu’en est-il ?

Lire notre article :

Quelques références bibliographiques sur le foie gras et le gavage des palmipèdes

PROPOSITION DE LOI visant à interdire le gavage des palmipèdes pour la production de foie gras
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Laurence ABEILLE, Isabelle ATTARD et Sergio CORONADO, députés. Janvier 2016

Site internet
La proposition de loi en pdf

Le comité scientifique de la Commission européenne a publié un rapport en 1998 dont la conclusion est : « le gavage, tel qu’il est pratiqué aujourd’hui, est préjudiciable au bien-être des oiseaux ». Il est pourtant possible de produire du foie gras sans recourir au gavage des palmipèdes, par exemple en ajoutant des ingrédients au foie sain, après l’abattage. Cette méthode de production a au moins le mérite d’éviter la pratique très controversée du gavage. Il existe aussi de nombreuses alternatives végétales garanties sans souffrance animale.

Le Bien-être des canards
pendant la production de foie gras
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Professeur Donald M. Broom
et Docteur Irene Rochlitz,
Cambridge University Animal Welfare Information Service, septembre 2015

Site internet
Le rapport en pdf

Ce rapport scientifique analyse la littérature sur la production de foie gras de palmipèdes et se concentre sur les implications que peut entraîner cette pratique d’élevage pour le bien-être des oiseaux. « Les canards sont forcés d’ingérer des grandes quantités d’une nourriture déséquilibrée, qui ne correspond pas à leurs besoins nutritionnels et qui entraîne d’importantes pathologies du foie, des os et d’autres organes ».

Directive 98/58/CE du Conseil du 20 juillet 1998 (Article 14)
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Site internet

D’après cette directive concernant la protection des animaux dans les élevages : « Aucun animal n’est alimenté ou abreuvé de telle sorte qu’il en résulte des souffrances ou des dommages inutiles et sa nourriture ou sa ration de liquide ne doit contenir aucune substance susceptible de lui causer des souffrances ou des dommages inutiles. » Ainsi, la pratique du gavage devrait être interdite.

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